Ce mardi, 11 octobre marque la journée mondiale de la fille, afin de reconnaître les droits des filles et les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent dans le monde. Selon l'UNESCO, cette journée internationale de la fille met l’accent sur la nécessité de relever les défis auxquels elles sont confrontées ainsi que de promouvoir l’autonomisation des filles et le respect de leurs droits humains.
Toutefois, à Madagascar, les droits de la femme ne sont pas encore vraiment respectés, car un tiers des femmes malgaches déclarent avoir subi des violences au moins une fois dans leur vie. Les cas de viol dans la Grande île ne cesse d’augmenter aussi, car depuis l’année 2020 près d’un millier d’enfants victimes de viol et à côté, il y a l’inceste qui gagne beaucoup de terrain.
Face à tout cela, on se pose tous des questions, que faut-il faire alors, notamment pour les jeunes filles qui tombent enceinte durant leur cursus scolaire ou celles qui subissent de l’inceste et les femmes qui ne peuvent pas porter leurs grossesses pour une raison de santé ? Et donc, depuis les avortements clandestins ne cessent de se multiplier, malgré la présence des différents types de contraceptions qui peuvent exister sur la Grande île. 75 000 avortements sont pratiqués chaque année à Madagascar.
Mais avant tout, qu’est ce que l’avortement ?
Il s'agit de la perte d’un embryon ou d’un fœtus durant une grossesse. Cela pourrait être aussi un cas médical qui met fin à une grossesse, c’est un soin de santé pour des millions de femmes, jeunes filles et d’autres personnes qui peuvent tomber enceinte.
Chaque année, près de la moitié de toutes les grossesses – 121 millions –sont non désirée ; six grossesses sur dix sont des grossesses non désirées et sur l'ensemble des grossesses, trois sur dix se terminent par un avortement provoqué dans le monde, pour cela, selon l’OMS l’avortement est bien sécurisé lorsqu’il est pratiqué.
Cependant, à Madagascar, le sujet avortement est encore assez tabou dans la société, et aussi l'Interruption Thérapeutique de Grossesse . Or, le taux des avortements clandestins ne cesse d’augmenter, malgré la présence des méthodes contraceptives conseillées par les médecins. Le pays est l’un des pays africain ayant encore une législation qui condamne l’avortement, ce qui a été dicté par l’article 317 du code pénal malgache “ quiconque par aliment breuvage, médicaments, manœuvres, violence ou tout autre moyen, aura procuré ou tenté de procurer l’avortement d’une femme enceinte ou supposée enceinte, qu’elle y ait consenti ou non, sera puni d’un emprisonnement de 1 à 5 ans et une amande de 360 000 Ariary à 108 000 Ariary”.
Nifin’Akanga est un mouvement féministe pour la dépénalisation de l’avortement dans la Grande île. Elle soutient que l’Interruption Thérapeutique de grossesse ou ITG est un acte médical afin de sauver la vie de la femme qui risque de perdre sa vie à cause de sa grossesse. Cette association a déjà déposé la proposition de loi sur l’ITG au Parlement via la parlementaire Masy Goulamaly . En outre, ceci aurait disparu du processus démocratique normal. Le mouvement classifie ceci comme un acte anti-démocratique et un abus de pouvoir.
À quel moment les femmes ont-elles besoin de pratiquer l’ITG?
Elle doit être pratiquée afin de sauver la vie de la femme, surtout si elle est menacée par sa grossesse ou si le fœtus présente des risques de malformations grave. L’interruption d’une grossesse résultant d’un viol ou d’inceste, doit et peut être permise par un médecin après avis de deux médecins consultants. Madame La Députée, Masy Goulamaly a aussi mentionné dans un texte que "l’interruption d’une grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste peut être permise par un médecin, après avis de deux médecins consultants, sur demande de la victime ou de son représentant légal si elle est mineure et avec son assentiment et une autorisation du juge".
Témoigné dans un film, réalisé par l'Association Nifin’Akanga à Madagascar, il existe déjà deux types d'avortement ou sur l'ile à savoir, le faire en administrant des médicaments, “ c’est assez adorable”, disait un aide-soignant interviewé et le dernier, c’est la pratique de courtage de porté. La pratique la plus fréquente reste l’utilisation des médicaments.
Néanmoins, selon le Ministère de la Santé Publique, les complications d’avortements (16 %) sont la deuxième cause de décès maternels après une hémorragie. 28 septembre 2022 passé, marquait la Journée mondiale pour le droit à l’avortement sécurisé. Le mouvement qui lutte pour la dépénalisation de l’avortement avait organisé une Exposition et des échange à l’Hôtel de Ville, Analakely. Durant ce moment, la présidente et cofondatrice de l’Association, Kemba RANAVELA, avait mentionné que “ la ratification de la proposition de loi sur l'IVG sauve des vies", c’est la raison pour laquelle l’équipe ne baisse pas les bras pour la proposition de cette loi.
Rappelons qu'en juin, durant la conférence des présidents de l’Assemblée nationale, avait décidé de ne pas soumettre la proposition de loi sur l'IVG, cette proposition a été refusée. Sur sa page Facebook, la députée Aina Rafenomanantsoa ou Anyah avait écrit que “cette proposition est contraire à la culture et aux valeurs malgaches”. Face à cela, la nouvelle initiative de l'Association qui lutte pour la dépénalisation de l’avortement est à suivre, surtout que la deuxième session extraordinaire du parlement débutera prochainement . ( Affaire à suivre )
Photo : Nifin'Akanga