RÉVÉLATION – L’implosion silencieuse d’un modèle financier : Maurice face à un complot présumé au sommet de l’État
Port Louis se réveille avec un choc sismique qui menace de faire s’écrouler les fondations de sa réputation financière internationale. Des fuites judiciaires, obtenues par ActuOI, indiquent qu’une enquête de grande ampleur cible l’ancienne direction de la Banque Centrale (BOM) pour une fraude d’État sans précédent, impliquant potentiellement la création artificielle de monnaie pour masquer des détournements de fonds publics.
Au cœur du scandale se trouve la Mauritius Investment Corporation (MIC), une entité créée en 2020 sous la pression de la crise sanitaire du COVID-19 et destinée, officiellement, à soutenir les entreprises en difficulté. Or, les investigations se concentrent sur l’hypothèse qu’un ordre aurait été donné à la Banque Centrale par son ancien gouverneur d’ordonner l’impression excessive de monnaie afin d’injecter des liquidités non garanties et illégales dans la MIC.
Cette stratégie financière, si elle est avérée, ne serait pas une simple négligence, mais un « complot de fraude » visant à financer des décaissements prétendument illégaux via cet organe d’investissement d’État. En clair, l’une des institutions les plus crédibles de l’archipel est soupçonnée d’avoir délibérément dénaturé sa mission pour servir des intérêts politiques.
La crise est d’autant plus profonde que l’enquête viserait également, selon nos informations, d’autres personnalités de haut rang, notamment l'ancien ministre des Finances. Ces accusations s’inscrivent dans un contexte de critiques déjà virulentes contre l’ancienne administration, qui est soupçonnée d'avoir falsifié pendant plusieurs années les chiffres clés de l'économie, notamment le Produit Intérieur Brut, le déficit budgétaire et la dette publique.
La piste de l’impression monétaire excessive révèle une vérité amère : la gouvernance économique mauricienne, souvent citée en exemple en Afrique, aurait été minée par des pratiques occultes au sommet de l’État. L'ampleur des accusations de fraude et d'abus de fonction menace désormais la stabilité du pays et l'intégrité de "Mauritius Inc." sur la scène internationale, plaçant la justice face à un test historique de son indépendance.